A la demande de Rome, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a dû “suspendre” l’ordination de quatre prêtres et de six diacres à la prêtrise le 26 juin. Le Saint-Siège s’inquiète de l’ordination, ces dernières années, de nombreux prêtres formés hors du diocèse et du contrôle de l’évêque, à qui il a demandé de revoir la gestion des appels et de certaines nouvelles communautés soupçonnées d’abus d’hérésie, selon un enquête menée par La Croix à Toulon et Rome. Parmi les quatre prêtres qui seront ordonnés fin juin figurent deux franciscains italiens, membres d’une communauté traditionnelle récemment arrivée dans le village de Figanires. un ancien membre de l’Institut traditionnel Christ-Roi, qui a reçu le pouvoir officiel à Toulon. enfin un jeune latino-américain est très apprécié dans la paroisse de Saint-Cyr-sur-Mer. Seul ce dernier fréquente le séminaire épiscopal de Castille à Toulon.

“On sait peu”

Mgr Ray est resté silencieux après l’annonce de ce qui apparaît à tous comme une sanction et a provoqué l’émoi parmi les fidèles catholiques de Bar et au-delà. Mais le mercredi 15 juin au matin, sans participer à tous les travaux de l’assemblée de Lyon, il a évoqué la question avec ses frères du diocèse, a appris La Croix de nombreuses sources. Il s’exprimait après une brève allocution de Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et futur cardinal, qui avait mené une “visite” (enquête) en 2021 à la demande du Vatican. Sur la base de son rapport et des informations envoyées directement aux tribunaux romains, la très rare décision de suspension a été prise. Mgr de Fréjus-Toulon s’est dit prêt à un dialogue avec le Vatican : une manière de dire, croient ces sources, que le débat d’avant la suspension n’a pas eu lieu. D’autres sources, romaines cette fois-ci, confirment que le dialogue dure depuis longtemps. “Nous avons déjà passé deux ans à essayer de trouver un moyen direct et intensif de résoudre les problèmes de gouvernance et de résoudre certains excès”, a déclaré un haut responsable. Interrogé sur les archives lors de la conférence de presse finale de l’assemblée de Lyon, Alexandre Joly, évêque de Troyes, qui dirigeait le groupe national dédié au synode, a évacué la question. “Nous savons très peu de choses sur cette situation, sur ce qui est dit ou renforcé. La question n’allait pas marcher entre nous (évêques), elle ne concerne que l’actualité d’un diocèse, a-t-il soutenu. Mais nous y avons travaillé dans tous les diocèses. »