“Des fouilles ont été menées sur place, les fouilles vont se poursuivre, mais des restes humains ont déjà été retrouvés”, a-t-il précisé. “Une fois que nous pourrons vérifier avec expertise qu’il s’agit bien des restes de Dom Phillips et de Bruno Pereira, ils seront restitués aux familles.” L’épouse brésilienne du journaliste a remercié dans un communiqué “toutes les équipes qui ont mené l’enquête, notamment les volontaires indigènes”, dont l’absence lors de la conférence de presse a été critiquée par de nombreux observateurs. “Même si nous attendons toujours les confirmations définitives, ce dénouement tragique met fin à l’angoisse de ne pas savoir où se trouvaient Dom et Bruno. “Maintenant, nous pouvons les ramener à la maison et leur dire au revoir avec amour”, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, nous commençons aussi notre combat pour la justice (…) Nous n’aurons la paix que lorsque les mesures nécessaires seront prises pour que de telles tragédies ne se reproduisent pas. »

Deux suspects ont été arrêtés

Amarildo da Costa de Oliveira, surnommé “Pelado” (“nu” en français), a été arrêté le 7 juin. Des témoins ont déclaré l’avoir vu accélérer sur un bateau allant dans la même direction que Dom Phillips et Bruno Pereira avant de disparaître. Le deuxième suspect, Oseney da Costa de Oliveira, dit “Dos Santos”, a été interpellé mardi et “est soupçonné d’être impliqué dans l’affaire”, selon la police fédérale. Le président zaïrois Bolsonaro avait déjà fait état lundi de « flotteurs à l’eau » qui auraient été retrouvés lors de l’enquête, une information qui n’a pas été confirmée par la police. Dimanche, les autorités ont annoncé avoir retrouvé les effets personnels des deux disparus. Le journaliste britannique et l’expert brésilien ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, lors d’une mission dans la région de la vallée du Javari. Cette zone proche de la frontière avec le Pérou et la Colombie est réputée pour être très dangereuse, il y a de multiples trafics de drogue, pêche ou orpaillage illégal. Il est devenu ces dernières années une plaque tournante stratégique pour les gangs de trafiquants de drogue qui transportent de la cocaïne ou du cannabis de l’autre côté du fleuve vers le Brésil voisin. Bruno Pereira, expert autochtone de 41 ans et défenseur des droits des peuples autochtones, a travaillé pendant de nombreuses années au Bureau des affaires autochtones du gouvernement brésilien (Funai). Il dirigeait notamment l’antenne de la Funai à Atalaia do Norte, lieu où les deux hommes devaient se rendre en bateau lors de leur disparition, ainsi qu’un programme de protection des groupes indigènes isolés dans la vallée du Javari. Père de trois enfants, Bruno Pereira a déclaré à plusieurs reprises avoir été menacé par des bûcherons, des mineurs et des pêcheurs illégaux qui tentaient d’empiéter sur des terres protégées. Une manifestation en soutien à Dom Phillips et Bruno Pereira, à Manaus, au Brésil, le 15 juin 2022. STRINGER / REUTERS
Leur disparition a suscité l’indignation dans le monde entier, avec des réactions de politiciens de haut niveau et de célébrités telles que les membres du groupe de rock irlandais U2. “Dans cette zone très isolée, beaucoup de gens ne l’aimaient pas. “Il aurait dû redoubler de précautions. Le monde avec l’AFP