Carl Martel a été infecté par la variole. Après des jours d’enfer et d’hospitalisation, il a décidé de donner une interview pour tenter de lever les tabous autour de ce virus. Tout a commencé lorsque M. Martel s’est rendu compte qu’il avait un petit bouton sur le visage. Pensant que ce n’était qu’un bouton, il décida d’appuyer dessus et de mettre de l’alcool dessus. “Le lendemain matin, j’avais quatre boutons”, se souvient M. Martel. Il s’est rendu dans une pharmacie, où il a été rassuré et on lui a donné une pommade antibiotique. C’est un de ses amis qui lui a mis la puce à l’oreille, ce qui aurait pu être une variole du singe. M. Martel s’est donc rendu à la clinique L’Actuel à Montréal pour voir un médecin. Deux experts ont confirmé qu’il s’agissait bien du virus.

Quelques jours après son diagnostic, M. Martel s’est rendu à l’hôpital car son état s’était aggravé. Ils l’ont immédiatement renvoyé chez lui en lui disant que la situation serait résolue d’elle-même. Voyant que son état n’était pas pris au sérieux, il se rendit au CHUM, où il fut rapidement admis et isolé. Son état s’est considérablement aggravé. “En 2-3 jours j’étais équipé, j’en avais partout. “J’étais dans une substance dissoute pendant des jours sans pouvoir manger”, explique-t-il. Ça fait mal. “Ça nous brûle au visage, c’est comme des cloques et ça finit comme un volcan”, se souvient Martel. Il admet avoir eu peur pour sa vie, car en plus de la variole du singe, il avait aussi un streptocoque dans la gorge, des abcès et des amygdales enflées. Le reste de son corps était également parsemé d’ampoules. “Je respirais pour respirer, je manquais d’air, j’étais coincé avec des boutons sur le nez”, se souvient-il. Les médecins ont dû drainer le pus qui obstruait sa gorge et son nez. Les médecins lui ont proposé un traitement contre la variole du singe et son état a commencé à s’améliorer. “On m’a souvent dit que j’étais l’un des pires cas. Je sais ce que j’ai enduré », souligne Karl Martel. Il a été hospitalisé pendant 12 jours, 6 jours supplémentaires à la maison pour se remettre des médicaments. Il pense être un homme qui s’est rencontré sur un site de rencontres qui lui a transmis le virus, mais il ne peut pas en être absolument sûr. Carl Martel avoue craindre que la variole du singe, qui touche principalement les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, ne stigmatise davantage la communauté. Pour lui, il était important de donner une interview pour éviter que d’autres personnes fassent le même cauchemar que lui. “Je ne veux pas que même mon pire ennemi traverse ce que j’ai vécu. “La souffrance est horrible, c’est 24 heures sur 24”, résume-t-il. Il encourage les personnes particulièrement à risque de contracter la variole du singe à se faire vacciner. « Il y a un vaccin, allons-y ! “Allez le chercher, n’ayez pas peur”, dit-il. Carl Martel est catégorique sur le fait qu’il sera désormais plus attentif aux personnes qu’il rencontre et souhaite que son histoire résonne auprès d’autres personnes. “J’espère que ça vous fait réfléchir”, souhaite-t-il.