En revanche, il a exigé la libération de SNCF Réseau (ex-Réseau ferré de France, chef de ligne) et de l’ancien responsable des chemins de fer Laurent Waton, qui avaient bouclé la dernière ronde de surveillance avant le drame, estimant que les fautes concernées n’étaient pas caractérisées. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés
“Erreur de désorganisation d’origine”
Pour la SNCF, l’héritière criminelle de SNCF Infra en charge de l’entretien des voies au moment des faits, l’amende requise s’élève à 450.000 euros d’amende, en raison du recours en justice demandé par le procureur Rodolphe Juy-Birmann. le tribunal à maintenir. La SNCF “a créé le cadre au début de l’accident” à partir d’une “défaillance de la chaîne de maintenance”, a confirmé le procureur, avant de s’adresser aux nombreuses victimes ou aux proches des victimes.
“Une amende, quelle qu’elle soit, n’a pas de sens pour vous : aucune peine ne ramènera personne à la vie”, a admis le procureur, qui espère toutefois qu’une telle peine leur apportera “deux plaisirs”. D’abord, “vous avez été entendu et identifié comme victime”, dit-il. Et surtout, “la condamnation apportera discrédit et discrédit” à l’entreprise publique.
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Au cours d’un réquisitoire de près de trois heures, le procureur a fait état d’une « faute d’organisation originelle », qui s’est soldée par dix délits contre la SNCF. “Il ne s’agit pas des chemins de fer”, insiste-t-il, mais “de la lente dégradation de leurs conditions de travail, qui ont été affectées par les objectifs de rentabilité qui leur ont été imposés”.
Manque de traçabilité
Plusieurs « manquements » sont relevés par le procureur. Tout d’abord, un “défaut de traçabilité documentaire”: à Brétigny-sur-Orge, “celui qui fait les remarques” sur le dispositif de voie “n’est pas celui qui signe, celui qui prend les cotes n’est pas celui qui écrit sur la carte…”, précise le procureur.
Ce “manque de traçabilité n’a pas permis de maintenir un niveau d’alerte adéquat” sur un appareil connu pourtant pour ses “défauts géométriques répétitifs”. Ce dispositif complexe, appelé “double traversée”, aurait dû être changé au préalable. Vitesse du train réduite de façon permanente.
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Le procureur a pointé le “délai de maintenance” habituel, les entreprises étant reportées. “On glisse parce que d’autres urgences le précèdent”, a déclaré Juy-Birmann. Et cette “négligence manifeste” fait suite à une fissure de 10 mm découverte en 2008 dans un noyau de jonction d’interrupteur : ce noyau “n’a jamais été testé”.
Tout au long de l’essai, la SNCF a contesté les erreurs alléguées, attribuant l’accident à un défaut indécelable de l’acier de l’aiguillage et non à des défauts d’entretien. « Entreprise dans le déni », traite le procureur.
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Le monde avec l’AFP