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Dans leur camp

Il assure lui avoir présenté un “réengagement de dix millions d’euros” via la société de portefeuille de Jogo Bonito, une version contestée par de nombreuses sources, qui n’ont vu aucune preuve d’un transfert sur les comptes du club, par exemple. Il a également mentionné des offres d’achat pour les joueurs (mais sans préfinancement par des fonds promis) et l’accord avec les créanciers King Street et Fortress pour transférer la moitié de la dette (26 sur 52 millions) du club à Jogo Bonito. Ce n’était pas suffisant. La fin du communiqué remet clairement la balle dans le camp des deux fonds américains. Ils sont incités à réduire leur endettement (ce qui améliorerait le taux d’endettement), ou à garantir le montant des ventes attendues des joueurs et surtout à renoncer à la part des bénéfices des ventes d’Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé (une quinzaine de millions d’euros) . Même fournir une lettre de garantie contraignante, alors que la DNCG se souvient avoir été délivrée par King Street en 2020 huit mois avant de quitter le club.

Les rôles étaient inversés

Dans l’affaire, Gérard Lopez souligne tout ce qu’il a entrepris pour mener à bien la deuxième opération de sauvetage et tente de forcer Fortress et King Street à faire un geste pour éviter la faillite et donc la perte de leur dette. Cette approche inverse les pressions… et les rôles. Car en théorie c’est l’entrepreneur, en tant que président et propriétaire, qui est chargé d’assurer la bonne marche de l’entreprise et de couvrir les éventuels déficits. Les deux fonds ont largement rempli une partie du contrat pendant un an : ils couvraient des dettes de 70 millions au moment de l’acquisition (chiffre donné par Gérard Lopez à “Sud Ouest” en octobre) et n’ont accepté récemment que la moitié de la dette actuelle (soit 26 millions) à transférer du club à Jogo Bonito. Ils ont donné confiance à Gérard Lopez, dont l’incontestable échec sportif a contribué un peu plus à l’affaiblissement des finances.

Le silence des fonds

Il reste à voir comment Fortress et King Street réagiront. La menace de tout perdre peut-elle fonctionner ? Leur réputation en souffrira (un peu) aux yeux de leurs investisseurs, et… enfin. Ils ont probablement déjà prévu d’éventuelles pertes ou une grande partie d’entre elles, sans compter les multiples intérêts et dividendes perçus à partir de 2018. Surtout, ils ne sont que créanciers et non plus (pour King Street) actionnaires, ce qui limite leur responsabilité. Aucun de leurs représentants n’a répondu à nos demandes.