Les “révolutionnaires”, investis sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), ont défié les pronostics en remportant le premier tour des élections législatives dans la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis (Bobigny, Drancy, Le Bourget). ). Avec 37,9% des suffrages, l’avocat de 48 ans devance le pilier central du département, Jean-Christophe Lagarde (33,41%). “Cette victoire au premier tour était inattendue dans le camp Lagarde, qui se croyait définitivement boulonné au trône, mais nous ne sommes pas dans une monarchie”, a déclaré l’édile de Baniole. Aux manettes depuis 20 ans, Jean-Christophe Lagarde, 54 ans, s’est réjoui en 2002 que cette circonscription de Seine-Saint-Denis soit ancrée à gauche. Le président UDI avait auparavant occupé la ville de Drancy en 2001 (70 000 habitants), renversant ce bastion communiste historique du centre-droit, désormais dirigé par son épouse Aude Lagarde. Pour M. Lagarde, le résultat de son adversaire était “attendu” au vu des “bonnes notes de Melanson” à Saint-Denis, au premier tour de la présidentielle. Les électeurs ont massivement voté pour Jean-Luc Mélenchon (49,09%) devant le président sortant Emmanuel Macron (20,27%) et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen (11,88%). C’est “un scrutin d’étiquette depuis un parachute de l’extrême gauche qui n’a plus de votes de réserve”, estime M. Lagarde qui selon ses “calculs” devrait récupérer une partie des 8% des électeurs de la majorité présidentielle. dont le candidat est arrivé derrière le RN (9,64 %) au premier tour des élections législatives. Raquel Garrido “assume l’identification à Melanson” et va “défendre obstinément le programme de réparation des injustices sociales à la Convention”. La campagne se déroule à Drancy, qui compte le plus grand nombre d’inscrits (35 000), contre 23 000 pour Bobigny et 6 000 au Bourget où Raquel Garrido est arrivée en tête. Dans les rues de Drancy, l’effet “vu à la télé” joue en sa faveur. Jeunes, automobilistes, familles s’arrêtent pour la saluer et regagner ses places sur le petit écran. “Il y a beaucoup de mépris pour les émissions populaires alors que les gens regardent et s’identifient. “J’y passe ma vie à défendre Saint-Denis”, assure le chroniqueur de l’émission “Balance ta position”, présentée par Cyril Hanouna. Mais pour l’ancienne porte-parole de Mélenchon, il faut désormais transformer sa cote de popularité audiovisuelle en un bulletin de vote dans lequel elle espère que son associé Alexis Corbière, élu dès le premier tour dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, se présentera en demi-cercle. .Bagnolet et Montreuil). Avec 1 041 votes d’avance, le match sera clos. Son objectif, comme celui de l’opposition, est de capter les abstentions qui culminent à 63,5 % au premier tour, soit plus de 10 points au-dessus de la moyenne nationale (52,49 %). “La démocratie ne fonctionne que si tout le monde est là. “Les super-riches prospèrent dans l’abstention des quartiers populaires, dans l’abstention de la jeunesse”, regrette Garrido, “politisé depuis des temps immémoriaux”. Avec ses parents appartenant au mouvement d’extrême gauche, elle a quitté le Chili après le coup d’État de 1973. “Je veux mobiliser les ouvrières de Saint-Denis qui prennent chaque matin leur métro pour nettoyer les quartiers chics, pour s’occuper des enfants des autres, des personnes âgées. Je veux leur permettre de prendre leur retraite à 60”, répète l’élu à chaque passant qui s’arrête pour prendre une émission. Au marché, les militants des deux camps se regardent et agitent des piques : « le policier », « parachute » d’un côté et « le voleur », « Drancy’s Balkans » de l’autre. A Saint-Denis, les candidats de Noupe, sortis premiers des douze circonscriptions, visent le Grand Chelem. Seuls deux députés issus de la droite sont parvenus à se qualifier pour le second tour. Avec Jean-Christophe Lagarde, Alain Ramadier (LR) tentera aussi de sauver sa position face au raz de marée de la gauche.