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L’hypothèse – encore improbable il y a encore quelques semaines – que le chef de l’Etat réélu ne puisse compter que sur une majorité relative à l’Assemblée encourage ces expressions tonitruantes. Pour la première fois depuis 2002 et la réforme du calendrier électoral, le résultat des élections législatives pourrait saisir les mécanismes mis en place sous la Ve République pour assurer une majorité absolue au président de la République.
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De là à dire que la France serait ingouvernable sans 289 députés soutenant M. Macron ? “La majorité relative nous oblige à des négociations sans fin, c’est une perte de temps”, a déclaré mardi à France 2 le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Il y a eu deux cas de majorité relative dans le passé : sous le général de Gaulle (1958-1962), puis sous François Mitterrand avec Michel Rocard comme premier ministre (1988-1991). Cela, à son tour, n’a pas paralysé le pouvoir exécutif, selon Marie-Anne Cohendet, professeur de droit constitutionnel à l’université de Paris-I.
Au contraire, elle a permis, même dans le cas de Michel Rocard, de restaurer la culture du compromis par une majorité élargie, malgré l’utilisation de l’article 49.3 à 28 reprises. “La raison d’être d’un parlement, c’est de négocier et l’un des inconvénients les plus importants de la Vème République est qu’on ne négocie pas assez car très souvent on a la majorité devant le chef de l’Etat”, a-t-elle dit. Cohendet. Dans la Constitution de 1958, le président, même sans majorité, a le droit de dissoudre, tout comme le recours à l’article 49.3, limité par la révision de 2008 à un projet de loi de finances et un autre texte par session du Parlement.
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