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C’était comme si Dame Nature voulait donner un triste rappel de sa puissance aux habitants de La Baie ce lundi après-midi, juste avant 20h, près de 26 ans après le glissement de terrain meurtrier qui a tué deux enfants en juillet 1996.
Serge Carrier regardait tranquillement la télé dans le sous-sol de sa maison quand tout s’est mis à trembler et un rugissement assourdissant a fait irruption dans la maison. Il comprit rapidement ce qui se passait.
“C’était comme si une douzaine de gros dix-roues gravissaient la colline, nous forçant à trembler”, a déclaré l’homme qui s’est échappé de justesse avec sa femme. Si la ville n’avait pas construit un mur de béton qui soutenait la maison de son voisin à l’étage, sa maison aurait été détruite.
“C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. On le traversait », pense M. Carrier, encore choqué au lendemain de la catastrophe.
Une victime des inondations fait la différence
Et ce fameux mur qui a probablement sauvé des vies lundi après-midi, c’est l’entreprise de Pierre-Michel Poulin qui l’a construit à la demande de la ville. Les dernières heures ont fait remonter à la surface de très mauvais souvenirs de celui qui a perdu sa ferme familiale, entièrement détruite par les inondations du Déluge en juillet 1996.
Dès lundi matin, il eut le sentiment qu’il allait être touché par un accident, celui qui était déjà là.
“Quand j’ai vu la pluie le matin, j’ai dit à ma femme que quelque chose allait se passer. “C’était la même pluie que le déluge”, a expliqué celui qui est venu constater l’étendue des dégâts mardi en fin de journée.
“Je comprends parfaitement ce que vivent ces gens. Ils ont tout perdu. “C’est pareil pour nous tous”, soupire l’homme.
Le père du propriétaire de la maison endommagée a avoué que son fils traversait des moments très difficiles.
“Cela nous dérange beaucoup, nous passons beaucoup de temps dessus. Cela faisait quatre ans que mon fils l’avait acheté et nous l’avions entièrement rénové, nous avions entièrement rénové l’intérieur. Un garage a été reconstruit…”, explique Carl Brisson, ajoutant que la petite famille de cinq enfants s’était en quelque sorte échappée. “Si les cinq enfants étaient là, c’était fait. “Personne ne serait parti là-bas”, se souvient l’homme avec émotion.
Les résidents des maisons évacuées au sommet du remblai sont également toujours dans l’incertitude alors que leurs maisons franchissent dangereusement le bord de l’abîme.
Pas une première
Camil Gilbert a passé sa jeunesse dans une maison pulvérisée. Il ne pouvait pas croire la triste scène qu’il avait sous les yeux mardi.
Photo de Pierre-Paul Biron
Camil Gilbert a grandi dans la maison qui a été détruite.
“C’est beaucoup de souvenirs pour moi. “C’est mon père qui a construit la maison”, a-t-il dit, ajoutant que le résultat l’avait surpris si une première fissure était déjà apparue il y a trente ans.
“Mon père a été évacué pendant deux ou trois semaines pendant les travaux. […] “Et là, on s’est encore dit que c’était une petite fissure, mais quand j’ai vu ce qui s’est passé”, ajoute-t-il, peinant à finir sa phrase.
Derrière lui, dans les ruines, des objets personnels et du mobilier qui montrent que la maison était effectivement habitée avant que la ville ne choisisse de l’évacuer il y a quelques semaines. Malgré toutes les personnes qui se sont réunies mardi, il était clair que la zone venait d’éviter un autre drame.
– En collaboration avec TVA Nouvelles
Des victimes sous le choc et dans l’incertitude
Les sinistrés des 24 maisons évacuées après le glissement de terrain ont réussi à récupérer des effets personnels accompagnés des pompiers hier après-midi. Pour un petit nombre d’entre eux, c’était peut-être un triste adieu à leur maison alors que l’incertitude plane sur deux ou trois maisons. “Nous sommes tristes, c’est difficile”, a déclaré un habitant du rond-point de l’avenue du Parc, qui se trouve en haut de l’immense brèche laissée par l’éboulement. “C’est peut-être la dernière fois qu’on y met les pieds”, souffle-t-elle à une amie venue l’aider, elle et son mari, à récupérer des biens importants, quelques souvenirs et quelques vivres. En regardant la falaise qui s’est créée, on comprend vite que le couple et les deux maisons voisines ont survécu un moment à l’éboulement qui a entaillé une autre maison située en contrebas. La propriétaire d’une de ces maisons se trouvait sur son porche lorsque le sol s’est retiré, selon ses voisins. Cette même terrasse est maintenant suspendue en partie dans le vide. “Elle s’est échappée de justesse”, a avoué un habitant du quartier, ajoutant que la dame avait paniqué dans les instants qui ont suivi ce qui aurait pu tourner au drame. Météo capricieuse La météo des prochains jours sera critique pour ceux qui craignent le pire. Environnement Canada prévoit de la pluie demain et vendredi pour la région du Saguenay, qui a déjà reçu des pluies astronomiques depuis le début juin. Selon les dernières données, la zone a reçu 144 mm de pluie en 13 jours, alors que la moyenne du mois se situe généralement autour de 90 mm. Les autorités affirment que des travaux doivent être effectués aujourd’hui pour assurer la stabilité du mur de béton qui retient actuellement la maison renversée ainsi que la grande quantité de terre qui s’est accumulée au bas du remblai. “Nous aurons beaucoup d’analyses à faire. “Nous ferons des forages pour voir l’étendue des dégâts et évaluer ce qui peut être fait.” dans la ville et que d’autres évacuations pourraient suivre. Trois maisons ont également été évacuées à Saint-Fulgence en raison du risque de glissements de terrain.