Posté à 18h38
Mylène Crête La Presse
La conservatrice Marilyn Gladu a accepté de rejeter des parties de son projet de loi d’intérêt privé pour parvenir à un compromis avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Bloc québécois. Le député néo-démocrate Daniel Blaikie et la députée bloquiste Marilene Gill avaient présenté leur propre législation pour protéger les fonds de pension des travailleurs en cas de faillite de leur employeur. “Il y a des amendements sur lesquels nous nous sommes mis d’accord”, a déclaré Gladu lors d’une conférence de presse mardi. Tous les partis ont exprimé leur volonté d’étudier le projet de loi en comité et, en plus, de s’assurer que les Canadiens qui ont travaillé toute leur vie reçoivent la rémunération et la pension qu’ils méritent. » De ce fait, les retraités deviendraient des créanciers prioritaires et seraient payés devant “d’autres grandes entreprises et banques”. Son projet de loi prévoit également la présentation d’un rapport annuel à la Chambre des communes sur les fonds insolvables et un mécanisme qui permettrait le transfert de ces fonds pour assurer leur solvabilité. “Nous sommes à un carrefour où il y a évidemment une vraie chance [de le faire adopter] », a noté Mme Gill, qui en est à sa troisième tentative depuis 2015. Les trois députés se sont entendus pour abroger la partie du projet de loi C-228 qui permettrait au contrôleur des institutions financières d’apporter des modifications aux caisses de retraite des employés sans les consulter. Le soutien du NPD dépend également de la protection des indemnités de licenciement et des primes de licenciement en cas de faillite. “C’est un problème qui existe depuis longtemps et nous n’avons jamais eu les conditions parlementaires dont nous avions besoin pour réussir”, a déclaré Blaikie. Il a dû renoncer à son désir de protéger également l’assurance collective des travailleurs, un élément important de son compte. “Nous sommes prêts à vivre avec”, a-t-il expliqué dans une interview. Le débat en deuxième lecture sur le projet de loi se poursuivra mercredi. L’appui des néo-démocrates et du Bloc fait en sorte qu’il franchira l’étape du comité parlementaire, où il fera l’objet d’une étude plus approfondie à l’automne. Les projets de loi privés sont plus difficiles à adopter que les projets de loi publics. Un tirage au sort est effectué en début de législature pour déterminer l’ordre dans lequel elles seront débattues. Celle de Mme Gladu est arrivée 16e et celle du NPD, 66e. Le projet de loi du Bloc s’est retrouvé au 277e rang et avait peu de chance de franchir les étapes parlementaires. Si les trois partis d’opposition ont réussi à se réconcilier, les libéraux n’ont pas encore apporté leur soutien. Le projet de loi C-228 pourrait encore être adopté à la Chambre des communes sans l’appui du gouvernement, qui ne détient pas la majorité des sièges.