Pour Olivier Faure, considéré par ses adversaires comme le croque-mort du parti, Nupes “a démontré sa capacité à créer une forme d’engouement à gauche” et “valide” sa stratégie d’unité. “Les résultats sont là”, a-t-il déclaré lundi à France 2. Exception majeure, le député sortant des Pyrénées-Atlantiques David Habib, sans majorité contre lui, devance sa circonscription, devant le candidat du Nupes Jean-François Baby. En Ariège, Laurent Panifous menace le député Nupes-LFI sortant Michel Larive. Dans le Lot aussi, Christophe Proença affrontera les candidats Nupes-LFI Thierry Grossmy et Ensemble-Renaissance Huguette Tiegna dans un triangle. Certains autres candidats, que le PS ne considère pas comme des dissidents car ils n’ont plus leur carte de parti, s’en sortent bien, comme Bertrand Petit dans le Pas-de-Calais, qui affronte un candidat RN. ou encore David Taupiac dans le Gers, parti en congé du PS mais que le Parti affirme soutenir, face à un candidat majoritaire. Ailleurs, c’est le massacre : le député sortant Jérôme Lambert est traîné en Charente. Les sept adversaires de l’Hérault, défendus par le maire socialiste de Montpellier Christophe Delafosse, sont battus. Il n’y a plus non plus de dissidents en Dordogne, Seine-Maritime, Meuse, Côtes d’Armor ou Pyrénées-Orientales, affirme Sébastien Vincini, le secrétaire national du Parti socialiste, qui regrette que dans certaines circonscriptions ces nominations « aient contribué à la scission de gauche et empêché un candidat du Nupes d’être au second tour », souvent en faveur du duel RN-Ensemble. Pour Corinne Narassiguin, PS n°2, le résultat du premier tour « marque l’échec de ceux qui ont fait campagne sur « Nupes n’est pas ma gauche ». Ils sont considérés comme des séparateurs”. Une allusion à Carole Delga, présidente de la région pro-syndicale Occitanie, qui est descendue dans la rue pour soutenir les dissidents. Dimanche soir, Mme Delga a appelé à “l’exclusion des candidats d’extrême droite en votant pour le candidat le mieux placé, quelle que soit son étiquette”. En général, ce sont les « éléphants » du PS réfractaire à Noupes, qui sont fragilisés. Les candidats soutenus par l’ancien président François Hollande, dont Anik Thais dans son fief de Corez, ont été influencés, tout comme la plupart de ceux qui sont venus en aide à l’ancien Premier ministre Bernard Kozulin et aux quatre dissidents qui l’ont soutenu. Mans Stéphane Le Foll dans la Sarthe. Même Lamia El Aaraje, soutenue par l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, a essuyé un décevant 17,5% à Paris, lui laissant peu de chance au second tour face à la “révolutionnaire” de Nupes Danielle Simonnet (48%). Philippe Doucet, membre de la faction PS minoritaire opposée aux Nupes, a reconnu que “la dynamique de rassemblement est forte” et que l’implantation locale de certains dissidents “n’a pas beaucoup joué”. “Les élections législatives étaient complètement présidentielles”, conclut-il. Mais il prévient : « Nous verrons dimanche si le second tour est un référendum contre Melanson et combien de députés le PS aura-t-il.